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mercredi, 14 janvier 2009

Un article du journal "24 Heures" de ce début d'année!

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Pascal Rinaldi cultive sa

 mélancolie dans un éclat de rire - 

SÉBASTIEN JORDAN

Pascal Rinaldi est né sous le signe des Gémeaux, le 21 juin 1961, avant de virer Cancer le jour où il a jeté un œil sur son acte de naissance. Une histoire d’éphéméride et de soleil en Cancer avant que son heure ne vienne, ou quelque chose du genre… «Encore un mystère», en conclut-il, limite hilare. «Désormais, je lis le dernier décan des Gémeaux et le premier décan du Cancer, et je fais un mixte!»

C’est tout Rinaldi, ça… Sa dualité, le chanteur de Vouvry la revendique même à la lecture de l’horoscope. Ni tout à fait Gémeaux ni entièrement Cancer, Pascal Rinaldi. Plutôt luciole, tranche son pote Thierry Romanens, parce que «discret le jour et complètement éclaté la nuit». Son look de Pierrot lunaire et ses merveilles de compositions douces-amères – dix albums déjà, dont L’inconsolable besoin de consolation, sorti en 2002 – en rajoutent une couche dans la confusion. Pascal Rinaldi, c’est «la fausse nonchalance qui sait le feu sous la glace», lit-on sur son site. C’est aussi ce clown qui cultive son champignon mélancolique dans un grand éclat de rire. «J’aime caresser ma mycose intérieure. C’est créatif, la mélancolie!»

Véritable travail d’orfèvre, les textes tendres, noirs ou drolatiques de cet auteur-compositeur de grand talent se nourrissent de ses émotions à fleur de peau et de ses ambivalences. Si Dr Jekyll est un ami du genre humain, Mr Hyde prend un malin plaisir à heurter son auditoire en jouant l’alternance entre hymnes guillerets et chansons qui remuent la vase: «Il faut titiller ce qu’il y a de plus profond dans l’homme. Je reviens toujours à Léo Ferré. C’est pesant, mais jamais gratuit. Plus je parle de mon intimité, plus les gens me disent que cela les touche…»

Pascal Rinaldi aime aussi à savonner ses déclarations d’amour en usant de métaphores érotisantes à faire pâlir la Saint’famille Machin de Brassens. Le titre PMDTB, Prends-moi dans ta bouche (Le diable par la queue, en 2000), par exemple, se passe de commentaires… Mais là, le chanteur, qui utilise «les mots comme une arme érectile», plaide non coupable: «Tout part de l’envie de vivre, du désir d’aimer. Je rattache facilement ce désir au sexe, mais cela ne va pas beaucoup plus loin. C’est bateau, je le sais, mais pourquoi on ne dit pas aux gens qu’on les aime?» Pascal Rinaldi réfléchit, puis prend à partie son œdipe: «Elle vient de là, ma mélancolie… Cet amour débordant qu’on aimerait partager avec tout le monde, mais on ne peut pas!» Pascal Rinaldi en rit, de ses confidences. Un peu d’autodérision sans doute.

Il sourit aussi à l’évocation de sa carrière, lui qui s’estime «monstre» privilégié de vivre de son métier. Il sourit, même si les gens n’ont de cesse de le seriner sur sa discrétion. «Foutez-moi la paix…» Avec son joli bout de carrière, il pourrait faire la sourde oreille. Mea culpa quand même: «Je ne suis pas un battant pour la promo, je n’ai pas l’ambition qu’on voie ma gueule partout. Mais je suis de plus en plus convaincu que ma musique peut avoir une grande audience. »

C’est promis, l’artiste va tâcher de soigner la présentation et tourner un peu plus en France. Ça tombe à pic. Pascal Rinaldi est «triste» sans concerts à l’agenda: «Cette dimension avec les musiciens et le public me manque. C’est sur scène que le clown sort de son champignon!» Son agent le pousse d’ailleurs «un peu au cul». Rires, évidemment…

D’ici là, il a encore du pain sur la planche. Les arrangements du prochain album d’Olivier Mottet, par exemple. Sans oublier les préparatifs du Salon Ovale, un spectacle inspiré des textes de Corinna Bille qui sera présenté au Théâtre du Crochetan, du 15 au 17 janvier. Et puis cet alchimiste des sons rêve d’un disque electro. Un truc plutôt planant, pas vraiment «tzim boum tralala». Ce disque verra peut-être le jour. Ou pas, d’ailleurs…

 

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