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lundi, 20 février 2006

ECHOS du concert de vendredi dernier à Bienne

 
Chanteur de l'éternelle jeunesse

 
Quand, enfin décidé - après quelque réticence due à son souci de ne pas paraître prétentieux - à compiler ses «plus grands tubes», Pascal Rinaldi a choisi de se lancer dans l'aventure en réinventant tout. Dix-sept ans de chansons, ça mérite bien un «lifting rétrospectif». C'est exactement la voie empruntée pour revisiter les titres phares qui ont jalonné le parcours du chanteur valaisan. Et dans cette opération de fond, rien n'a échappé au scalpel exigeant de l'artiste. Justement intitulée «Lifting», la compilation de Pascal Rinaldi, sortie en septembre 2005, présente des nouvelles versions totalement réarrangées (et rechantées, s'il vous plaît!) de ses anciennes chansons. Pas d'album sans tournée pour cet inconditionnel de la scène. L'étape biennoise s'est déroulée vendredi soir au Théâtre de Poche. Accompagné sur scène par Olivier Forel à l'accordéon, Pascal Rinaldi a déployé son catalogue parfois désopilant, mais avant tout mélancolique. Eternel adolescent dans son humour, ses angoisses par rapport au vieillissement trahissent souvent sa volonté clownesque de légèreté. Et du coup, tout en défiant la mort de rappliquer trop tôt, son répertoire s'étoffe en profondeur. Il est aussi souvent question de rendez-vous manqués chez Pascal Rinaldi. Alors quand ceux-ci lui inspirent des chansons comme «La fosse aux ours», on ne peut que se réjouir que sa douce lui pose un lapin pendant qu'il joue à la belote avec un ours! Ah, les filles... Un autre sujet qui semble délicieusement hanter l'esprit du chanteur. Homme d'humour et de métaphores, il aime à les imaginer comme des sirènes le suppliant de le rejoindre au milieu de la tempête. Autant d'images qui séduisent son public. Un public qui, tout comme lui, se laisse volontiers emporter par un brin de nostalgie. Entre deux chansons, ses anecdotes personnelles remontent parfois jusqu'à son enfance. Ses yeux redeviennent alors ceux du petit garçon émerveillé par une vitrine géante de jouets en période de Noël. Si tous les goûts sont dans la nature, le choix des chansons interprétées vendredi soir par Pascal Rinaldi se jouait sur une recherche d'équilibre entre le cocasse et le serrement de cœur. Un peu comme si l'on faisait chanter «Non, je ne regrette rien» aux Négresses Vertes. En guise de conclusion, Pascal Rinaldi quitte la scène sur un dernier morceau choisi, le poétique et tendre «Ronde et pleine» de son album «Gémo». Et l'on se dit alors que c'est peut-être dans ce registre-là qu'il se sent le plus à l'aise.

Alexandre Lanz   -  Journal du Jura du 20.02.06 -


 


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