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samedi, 09 février 2008

Article dans le Journal "Le Temps" d'aujourd'hui 9 février

CULTURE :

Les thèmes charnels

de Pascal Rinaldi
Auteur: Olivier Horner
CHANSON. Nouvel album et tournée.
«Au-delà de cette limite», chanson titre du nouvel album de Pascal Rinaldi, a le verbe franc et charrie son lot d'images rentre-dedans: «Tu me haïs de même car nous avons ensemble/La même hypocrisie masquée de Poésie/La Poésie, mon cul, quand je pense à Ronsard/Baratinant les belles en effeuillant la Rose/Une seule idée en tête et au bout de son dard.» Le chanteur romand y développe encore son écriture charnelle, où le thème dominant - fétiche? -, n'est autre que le sexe dans l'amour. Avant le refrain, il enfonce d'ailleurs le clou: «J'utilise les mots comme une arme érectile/A faire mouiller ton corps à l'encre de mes vers.» De quoi rappeler des titres passés peu équivoques comme «PMDTB (prends-moi dans ta bouche)» ou «Le diable par la queue».
Remords
Entre hypocrisies, trahisons, déraisons, sourires en coin, Rinaldi malaxe toujours savamment la chair de ses thèmes chers. En affinant les contours de sa belle poésie de l'intime, de son goût de l'infime, il juxtapose au passage Guerlain et Coco Chanel, Arlequin et Aïku pour dresser le portrait d'un couple chic-voyou («Sexuel entre nous»). Il sait toutefois s'extirper des corps à corps, pour relire «La mémoire et la mer» de Ferré ou prendre un autre envol avec «Nos fiançailles» de Nilda Fernandez. Au-delà de cette limite, c'est donc aussi un disque de remords et de regrets, d'états d'âme (trans)lucides, de considérations sur la fuite du temps ou sur ces détails qui font basculer l'existence.
Après un Lifting l'an dernier en forme de compilation peu orthodoxe, où il revisitait en les réorchestrant une décennie de chansons (1990-2000), le chanteur qui arbore un chapeau melon au coucher du soleil sur sa pochette neuve a surtout profité de l'élan pour étoffer ses instrumentations. Aux lancinances de l'accordéon du fidèle Olivier Forel et à la précision de l'archet de la violoncelliste Sara Oswald (son tandem scénique) se greffent ainsi quelques saccades rock et des sonorités d'humeur vagabonde (ukulélé, mandoline).
Plume déjà sensible, Rinaldi laisse ici transparaître des fragilités plus épanouies que ronronnantes.


© Le Temps. 

RAPPEL :    CE SOIR  CONCERT  A  SAIGNELEGIER!  (voir note précédente) 

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